"No Investment in France"


Intéressant, ce mail du patron d’une boite internationale de high tech, refusant un rendez-vous avec une institution française chargée d’attirer les investissements en France : 

« Thanks for your invitation.  I already believe that France has talented people, many great research institutes and universities, along with strong encouragement from the French government for corporate investment.  So, no need to convince me of that!

The issue is that my company has had ongoing bad experiences with the labor laws and practices in France that make it unattractive to invest.  I hear this same comment from other technology executives that I know.  French policy makes it attractive to initially invest, but the labor laws and practices make it expensive and painful to maintain that investment over time, and even worse in the case the company needs to reduce spending at some point.  Consequently, we're making large investments in Europe overall, the UK, and Israel, but not France.

So, it probably doesn't make sense to meet, but if French law and practice were to make some fundamental changes, that would be very interesting to us and likely many other potential investors.  I hope my direct words are taken as a desire to see positive change.  Personally, I love to travel to France, and enjoy visiting with a number of French friends from when my family lived in Europe some years ago.  France just isn't competitive as a place for technology investment as things are today.

 Regards »

Pourquoi est-ce intéressant ?

Parce que c’est un brillant résumé de la position – logique – de tout investisseur en innovations risquées au vu de la situation française. Voir l’article dans les Echos du 17 janvier, et la présentation du18 janvier à En Temps Réel. L’investissement en France ou en Europe continentale devient irrationnel quand on prend en compte le coût de l’échec éventuel. Il est illogique si l’on a la possibilité d’investir ailleurs.


Pourquoi est-ce important ?

Parce que notre situation macro-économique montre un effondrement de nos positions industrielles : déficit extérieur, pertes de parts de marché à l’international, endettement public massif… Parce que nous n’investissons pas assez : la totalité de la R&D privée française n'était que de 24 mds d’€ en 2010. Comparez cela aux investissements en R&D de Microsoft (6 mds €), de General Electric (4), de Intel (5), Qualcomm, Cisco (4), HP, Ericsson, Huawei, Apple, Wipro, Siemens (4), Volkswagen (7)… et vous comprendrez pourquoi nous avons un problème.

Non, ce n’est pas impossible à traiter !

Tout le monde semble effrayé à l’idée de toucher au modèle social européen : politiques, patrons, syndicats… Pourtant, est-il juste socialement de protéger les emplois d’ingénieurs payés plus de 100 000 euros par an ? Est-il légitime politiquement de donner une indemnité de deux ans de salaire aux cadres dirigeants payés 150 000 euros et plus ? Est-il juste fiscalement de défiscaliser cette prime ? Est-il indispensable politiquement de passer un an à négocier un plan social avec le Comité d’Entreprise pour des ingénieurs bien payés qui retrouveraient du boulot rapidement ?


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire