samedi 3 mars 2012

La Fabrique de l'Industrie publie Laissez-moi embaucher des ingénieurs! ou comment l'embauche d'ingénieurs est interdite en France.




Cet article, plus long, complète le premier en décrivant les excès de la protection des ingénieurs bien payés et des cadres dirigeants. Il propose une réforme qui serait à la fois une mesure de justice sociale et un puissant moyen de relancer l'innovation et la R&D en France.


4 commentaires:

  1. Concernant les fonds d'investissement, ils prennent moins de risque, car ce n'est pas eux qui sont opérateurs de la startup et donc si on doit la fermer, on peut le faire sans risque pour eux. Par contre c'est à la revente que c'est moins intéressant pour eux, puisqu'ils ne peuvent pas espérer un bon prix, car les grosses sociétés achètent en priorité des sociétés non-européenne.

    Concernant les grands groupes, ils jouent un double jeu. En achetant une société, ils veulent faire croire aux salariés de cette société qu'ils font partie du groupe, mais en même temps, ils aimeraient pouvoir couper les branches une par une, plus facilement.

    Une PME qui va mal peut se mettre en situation de difficulté et finalement mourir en laissant des dettes, difficile pour la filiale d'un grand groupe de faire ça.
    Une PME peut laisser beaucoup de dettes sociales et fiscales, pas une filiale d'un grand groupe.

    Une idée que j'avais était aussi de plafonner le montant des indemnités chômages et on pourrait aussi limiter le montant des indemnités de licenciement à un certain montant.

    Quelqu'un de bien payé à moins d'indemnité s'il part. C'est plus juste socialement qu'il ne se retrouve pas avec trois ou quatre ans de salaire d'un ouvrier au SMIC.

    De cette façon on pourrait rendre la France plus compétitive, ce qui favoriserait leur emploi.

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  2. C'est éclairant. L'ex DRH pense qu'au delà de la question des délais, dont je vois mal comment les comprimer par un texte législatif porte par un gouvernement de gauche, c'est la question du contrat de travail,qui ne va pas. En France, quand on fait un PSE par exemple, avec un accord collectif local, chaque salarié de tout niveau doit voir son contrat modifie et peut donc refuser, voire attaquer la décision. Les vrais délais viennent de ce facteur. L'idée des accords compétitivité/ emploi, récemment sortie, n'est donc pas idiote, juste tardive et non négociée. Ce devrait être un des points clés de la conférence sociale à venir, même s'il faut s'attendre à de fortes réticences...

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  3. Jean François Bossu5 mars 2012 à 09:23

    Je viens de lire cet article, aussi terrible que limpide. Je ne sais si nos têtes d'affiches ont des oreilles en ce moment, quand l'avenir des clubs de foot intéresse davantage que l'ingénierie de nos grands groupes ou l'innovation de nos jeunes pousses. Alors, je fais suivre cet argumentation aussi largement que je le peux.
    Cette lecture m'a d'autant plus intéressé que je suis actuellement en pleine reconversion. Cet article m'a ouvert les yeux sur quelques blocages que j'ai rencontrés à cette occasion et que je ne m'expliquais pas bien. Cela éclaire aussi les succès du consulting, dont on connait par ailleurs les limites.
    Sans remettre à plat le fameux "modèle" social, n'y aurait-il pas une possibilité législative d'autoriser les ingénieurs recrutés à renoncer par contrat à certaines dispositions réglementaires ? Autre avantage de cette "précarisation", en interne, cela inciterait ces ingénieurs à rester plus agiles et innovants en les motivant pour une évolution dans l'entreprise quand une activité n'atteint pas les résultats espérés.
    Personnellement, je serais intéressé par ce type de dispositions.

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  4. Guillaume Salomon5 mars 2012 à 10:04

    J’ai lu cet article, très libéral et à l’encontre des idées socialistes. Il ne traite que la moitié du problème. Il y a un double pb en France : celui de la fluidité du travail et celui de l’actionnariat.
    Emploi: beaucoup de freins mais inversement les ingénieurs viennent dans les grands groupes pour l’assurance de l’emploi. C’est évidemment une faiblesse compétitive pour la France. Mais le pb n’est pas forcement là. Les ingénieurs Wimax peuvent changer d’activité et il est habituel de reconfigurer les équipes.
    Le vrai sujet est celui de l’actionnariat des entreprises. Comme aux états unis, le Small business investment act de 1958 ! Une des mesures phares était la création des sociétés « subchapter S corporation ». Le risque des actionnaires est limite à l’apport en capital mais la taxation des profits et pertes est au niveau de l’actionnaire et non de la société. C’est la transparence fiscale. Les pertes sont déductibles de l’impôt sur le revenu. Ce système, et ses équivalents postérieurs (llc) ont généré de très nombreuses créations d’entreprises et le positionnement même de business angel.
    Deuxième point, très politique : dès lors que l’état prend la moitié des profits, il serait normal qu’il assume la moitié des risques, soit via des réductions d’impôts comme aux US soit comme assureur.
    A mon avis, il est politiquement plus intéressant de soutenir le deuxième point que le premier qui vise à aider les multinationales.

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